26 janvier 2021

Formés pour réussir

Comité d’experts sur la transition des titulaires de doctorat vers le marché du travail

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Sommaire

Les titulaires de doctorat jouent un grand rôle dans la constitution de la main-d’œuvre hautement qualifiée et innovante du Canada. Ils possèdent une expertise et des connaissances qui peuvent aider à résoudre certains des problèmes urgents du XXIe siècle; pourtant, ils se heurtent de plus en plus à d’importants obstacles à leur entrée sur le marché du travail.

Dans certaines disciplines universitaires, le doctorat a longtemps été la porte d’entrée naturelle pour une carrière dans le corps professoral. Ce cheminement est toujours valable, mais il est accessible à de moins en moins de personnes. En même temps, la quantité d’emplois intéressants en dehors du milieu universitaire semble ne pas avoir augmenté au même rythme que le nombre de diplômés du doctorat au Canada.

Certains nouveaux diplômés vivent une période prolongée de travail temporaire, de sous-emploi ou de chômage, qu’ils cherchent à entrer dans le milieu universitaire ou dans le secteur public ou privé. Ils n’ont donc pas la possibilité de réaliser leur potentiel et d’apporter une contribution de premier plan à la société canadienne, et l’économie canadienne ne peut pas exploiter leur expertise pour stimuler la croissance et l’innovation.

Formés pour réussir met en lumière les situations vécues par les étudiants et les récents diplômés à leur entrée dans la population active. Il décrit les difficultés qu’ils rencontrent au début de leur carrière, les principales causes de ces difficultés et des pratiques prometteuses pour les résoudre.

Le commanditaire :

Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE)

La question :

Quels sont les principales difficultés qui se posent aux doctorants au Canada lors de la transition vers le marché du travail et comment ces difficultés diffèrent-elles selon le domaine d’études?

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Les titulaires de doctorat jouent un rôle crucial dans tous les secteurs de l’économie canadienne, mais ils se heurtent de plus en plus à d’importants obstacles à leur entrée sur le marché du travail une fois leur diplôme obtenu. Il s’agit d’un sujet croissant de préoccupation pour les diplômés, les universités, les employeurs, les organismes de financement, les gouvernements et le public. En raison de l’interrelation entre les détenteurs de doctorat et le système du marché du travail, plusieurs acteurs peuvent aider à résoudre les difficultés qui se présentent à ces diplômés à l’entame de leur carrière.

Le nombre de diplômés du doctorat au Canada augmente, alors que les ouvertures de postes de la filière de permanence stagnent ou diminuent. Si le nombre de diplômés du doctorat a constamment augmenté ces 20 dernières années, la quantité de postes universitaires, pour lesquels ils sont principalement formés, n’a pas suivi le rythme. Il semble également que l’offre d’emplois intéressants en dehors du milieu universitaire n’a pas suivi le rythme de la hausse des diplômés du doctorat au Canada.

Les secteurs non universitaires n’ont pas notablement accru leur utilisation de titulaires de doctorat.

L’industrie est le plus gros secteur d’emploi des détenteurs d’un doctorat en dehors de l’université; on estime que de 20 à 25 % des récents diplômés travaillent dans des entreprises privées. Cependant, la situation est extrêmement différente selon la discipline. Par exemple, les titulaires d’un doctorat en génie sont les plus enclins, et de loin, à trouver un poste dans le secteur privé, alors que les récents diplômés en sciences humaines sont les moins susceptibles d’être employés dans ce secteur, moins de 10 % d’entre eux y travaillant.

Les résultats sur le marché du travail des titulaires de doctorat varient notablement selon le sexe et la discipline, et le rendement économique d’un doctorat est moindre pour les jeunes diplômés que pour l’ensemble des détenteurs de ce diplôme. Globalement, les titulaires de doctorat bénéficient d’un taux de chômage plus faible et de revenus plus élevés que les diplômés de la maîtrise ou du baccalauréat. Cependant, leurs revenus varient considérablement et l’écart entre les personnes les mieux rémunérées et celles qui le sont le moins augmente au cours des cinq années qui suivent l’obtention du diplôme. Les hommes titulaires de doctorat gagnent plus que leurs homologues femmes dans toutes les disciplines, même si les chiffres révèlent une différence salariale plus faible chez les diplômés récents employés à temps plein. De plus, il est plus fréquent pour les détentrices d’un doctorat de travailler à temps partiel que pour leurs équivalents masculins, et le taux de chômage chez les femmes est plus élevé dans la plupart des disciplines.

La culture universitaire peut favoriser ou entraver la transition des titulaires de doctorat vers le marché du travail. La difficulté à laquelle sont confrontés les diplômés du doctorat n’est pas simplement que les postes menant la permanence sont trop peu nombreux, mais également la croyance qu’il y a peu d’emplois intéressants à l’extérieur du milieu universitaire qui leur correspondent. La culture universitaire peut promouvoir l’idée que, pour un diplômé du doctorat, toute carrière autre qu’un poste de cette filière constitue un échec et que chercher du travail en dehors de l’université est une trahison des idéaux des diplômés et de la faculté.

Les diplômés du doctorat ne sont pas toujours conscients des compétences et des habiletés qu’ils peuvent apporter à un futur employeur, ou il peut y avoir un manque de concordance entre les capacités recherchées par les employeurs et celles acquises par ces diplômés durant leurs études. Le principal obstacle auquel se heurtent les diplômés du doctorat lorsqu’ils quittent le milieu universitaire est le manque de connaissance des possibilités offertes par les autres secteurs et de la meilleure façon d’en profiter. De plus, certains d’entre eux ne sont pas conscients de leurs compétences et de leurs habiletés et ignorent la meilleure façon de les faire connaître aux employeurs potentiels, et ils sont nombreux à finir leurs études sans avoir établi de réseau non universitaire ou acquis des compétences en réseautage, malgré l’importance de ces compétences pour trouver un emploi. Ils sont également handicapés par le fait que certains employeurs du secteur privé ne perçoivent pas ce qu’ils gagnent à les embaucher.

Les diplômés du doctorat des établissements canadiens font face à la possibilité, ou dans certains cas, à la nécessité, de trouver un emploi à l’étranger à la fin de leurs études. Le Canada est vu comme une destination propice aux doctorants, mais la solidité de ses établissements permet également à ses propres diplômés de profiter d’occasions à l’étranger. La mobilité est de plus en plus perçue comme un impératif pour les titulaires de doctorat qui cherchent à demeurer dans le milieu universitaire. D’après certaines données probantes, il semble que ces diplômés soient incités à accepter des postes non universitaires, souvent aux États-Unis, en raison du manque d’emplois de qualité offerts au Canada.

Comité d'experts

Comité d’experts sur la transition des titulaires de doctorat vers le marché du travail