8 novembre 2023

Cerner les défis et les possibilités pour le Canada

Le comité d’experts sur la réglementation des organismes à génome modifié dans la lutte antiparasitaire

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Sommaire

Les progrès réalisés dans les outils et les méthodes d’édition génomique ont amélioré l’efficacité du processus de modification du génome d’un organisme, ouvrant la voie à une variété de possibilités d’applications. Une de ces applications est la lutte antiparasitaire. La modification du génome d’organismes, qui sont ensuite introduits dans les populations sauvages, permet aujourd’hui de s’attaquer aux maladies véhiculées par les insectes et aux espèces envahissantes, ou de lutter contre la résistance des parasites aux insecticides. Mais on connaît encore mal l’ensemble des conséquences de l’utilisation de ces méthodes.

Au Canada, les produits de lutte antiparasitaire sont réglementés en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires et les exigences d’approbation sont bien établies. Cependant, la possibilité d’utiliser des organismes à génome modifié (p. ex. les vecteurs moustiques ou les parasites agricoles) dans les solutions de lutte contre les parasites pose des défis et un questionnement scientifique, éthique et réglementaire uniques.

Une connaissance étendue des procédés actuels et futurs, et des nouveaux risques associés à ces méthodes de lutte antiparasitaire, pourraient fournir une indication de leur innocuité et de leurs avantages potentiels, et guider l’élaboration de politiques et d’une réglementation pertinentes à leur sujet. Cerner les défis et les possibilités pour le Canada dresse un aperçu de l’usage possible des procédés génétiques de lutte antiparasitaire et explique comment les risques qu’ils comportent peuvent influencer leur développement, leur introduction et leur surveillance responsables.

Commanditaire :

Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada

La question :

Quels sont les défis scientifiques, bioéthiques et réglementaires de l’utilisation des organismes à génome modifié et des procédés de lutte antiparasitaire (p. ex. CRISPR/Cas9)?

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Les procédés d’édition génomique offrent de nouveaux moyens de modifier le génome des organismes nuisibles, ce qui pourrait permettre d’atténuer l’impact de ces organismes sur la santé publique, la conservation et l’agriculture. Leur utilisation s’accompagne toutefois d’incertitudes quant aux répercussions possibles sur les espèces et les écosystèmes, ainsi qu’aux risques socioéconomiques et culturels au sens large. Bien que ces procédés fassent l’objet de nombreuses recherches en conditions d’essai contrôlées, les décideurs devront répondre à de multiples inconnues concernant l’efficacité de ces outils, leur innocuité et leur adéquation avant que ces derniers puissent être introduits dans le cadre de la lutte antiparasitaire. Pour cela, le Canada devra tirer parti de son expertise en recherche et développement et dans la société plus généralement. Les cadres réglementaires actuels et leurs processus d’évaluation des risques devront être adaptés afin de répondre aux défis scientifiques et sociaux posés par les outils d’édition génomique. Le Canada devra également déterminer comment son approche réglementaire s’harmonisera avec celle des autres pays.

Constatations du rapport

  • La science à la base de l’édition génomique évolue rapidement et contribue à une variété croissante de mécanismes d’action prospectifs dans la lutte génétique contre les parasites, pour de nombreuses espèces.
  • Les changements climatiques sont indissociables des parasites à cause de leurs impacts possibles sur les écosystèmes et sur la biologie de ces organismes, et l’interaction entre les principaux parasites, leur régulation et les changements climatiques est complexe.
  • Il n’y a pas actuellement de recherche et développement intensive au Canada sur les organismes à génome modifié pour la lutte antiparasitaire, bien que le pays dispose de capacités de recherche dans des domaines connexes. Une meilleure harmonisation entre les principaux bailleurs de fonds publics de la recherche au Canada est nécessaire pour former le personnel nécessaire et canaliser l’expertise adéquate vers un développement technologique responsable.
  • L’évaluation des risques est au cœur de la prise de décision en matière de lutte antiparasitaire, mais sa légitimité repose sur un ensemble de données probantes qui n’existe pas actuellement pour les programmes de lutte génétique. L’évaluation adaptative des risques est un outil nécessaire pour tenir compte de l’évolution de l’ensemble de données probantes au sujet de la lutte génétique contre les parasites et peut servir à obtenir un précieux apport de la part des parties prenantes et des détenteurs de droits en vue de la définition des risques et de leur priorisation.
  • Nouer le dialogue avec le public est un élément essentiel de la lutte antiparasitaire, en particulier en ce qui a trait aux communautés touchées et aux écosystèmes à risque. Inclure la population davantage peut constituer une pratique éthique et renforcer l’efficacité d’un programme.
  • Le cadre réglementaire canadien actuel de la lutte antiparasitaire suit une approche au cas par cas, mais la diversité des organismes à génome modifié possibles pourrait tester les limites de la polyvalence de ce cadre.
  • Le cycle de vie de la réglementation offre plusieurs occasions d’établir des relations et des consultations. Un dialogue efficace sera important pour régir la lutte génétique contre les parasites afin de gérer les risques et de favoriser la confiance.

Comité d'experts

Le comité d’experts sur la réglementation des organismes à génome modifié dans la lutte antiparasitaire