12 novembre 2019

Quand les antibiotiques échouent

Comité d’experts sur les incidences socioéconomiques potentielles de la résistance aux antimicrobiens au Canada

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Sommaire

Les antimicrobiens sauvent des vies au Canada, permettent des soins de santé modernes et jouent un rôle crucial dans l’agriculture. Ils ont réduit la charge économique, médicale et sociale des maladies infectieuses et sont intégrés à de nombreuses interventions médicales de routine, comme la césarienne, le remplacement d’articulation et l’amygdalectomie.

À mesure que l’utilisation des antimicrobiens a augmenté, les bactéries ont évolué pour devenir résistantes et certains médicaments ne parviennent désormais plus à traiter les infections. La résistance aux antimicrobiens (RAM) s’accroît partout dans le monde et en raison de l’intensité du commerce et des voyages, elle peut se propager rapidement, ce qui pose une grave menace pour tous les pays. Les conséquences de la RAM au Canada sont frappantes.

Quand les antibiotiques échouent examine les répercussions actuelles de la RAM sur notre système de santé, établit des projections des répercussions à venir sur le PIB du Canada et analyse comment une résistance étendue influencera le quotidien des Canadiens. Le rapport étudie ces questions à travers le prisme du principe « Une seule santé », qui reconnaît que la RAM est le fruit des interactions entre le milieu de la santé, l’environnement et l’agriculture. Il s’agit du rapport le plus complet réalisé à ce jour sur les incidences économiques de la RAM au Canada.

Le commanditaire :

Agence de la santé publique du Canada

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La question

Quelles sont les incidences socioéconomiques de la résistance aux antimicrobiens sur les Canadiens et sur leur système de santé?

Principales constatations

En 2018, 14 000 décès au Canada ont été associés aux infections résistantes aux traitements. Sur ce nombre, 5 400 étaient directement attribuables à la RAM. Selon le modèle du comité d’experts, le cumul des décès au pays imputables à la RAM entre 2020 et 2050 se situera entre un peu moins de 256 000 si la résistance aux antimicrobiens de première ligne demeure au taux d’aujourd’hui (26 %) et un peu plus de 396 000 en cas d’augmentation graduelle à 40 %.

La RAM impose déjà un fardeau financier élevé au système de santé canadien, il a coûté environ 1,4 milliard de dollars en 2018. Si le taux de résistance aux antimicrobiens de première ligne passe à 40 % d’ici à 2050, on estime que les coûts cumulatifs de la RAM pour le système de santé approcheront 120 milliards de dollars. La RAM a également un effet négatif non négligeable sur l’économie; on évalue qu’elle a entraîné une réduction du PIB du Canada de 2 milliards de dollars en 2018. D’ici à 2050, si le taux de résistance devait demeurer à 26 % ou augmenter à 40 %, l’économie pourrait perdre 13 ou 21 milliards de dollars, respectivement.

Dans un futur où la réduction des antimicrobiens serait une réalité, plus de personnes au Canada verraient leur qualité de vie décliner, et les répercussions seraient inégalement réparties entre les groupes sociodémographiques. En plus de ses importantes conséquences pour la santé, la RAM aurait des impacts sociaux considérables, entraînant l’affaiblissement du bien-être, du capital social et de la confiance et l’augmentation des inégalités. La société canadienne pourrait être moins ouverte et faire moins confiance, et les Canadiens pourraient moins voyager et être plus favorables à la fermeture des frontières aux migrants et aux touristes.

La façon la plus efficace de lutter contre la RAM est de suivre une approche multidimensionnelle qui coordonne les initiatives concernant les quatre stratégies d’atténuation clés :

  • surveillance,
  • prévention et contrôle des infections (PCI),
  • gestion,
  • recherche et innovation.

Prévision des taux futurs de résistance aux antimicrobiens (RAM)

En s’appuyant sur les données existantes et sur un modèle quantitatif, un comité d’experts a constaté qu’au Canada, 26% des infections étaient résistantes aux médicaments généralementutilisés pour les traiter. D’ici à 2050, le taux de résistance est susceptible de passer à 40%. Cela pourrait causer le décès de 396,000 personnes et une baisse du PIB de l’ordre de 396 milliards de dollars.

Cet outil permet de jouer avec les chiffres, c’est-à-dire de déterminer, pour différents taux d’incidence et de résistance des infections, combien de décès surviendraient et dans quelle mesure le PIB diminuera.

D’ici à 2050, personnes perdront la vie au Canada.

Taux de résistance global en 2018
Taux de résistance probable en 2050 selon les prévisions du comité d’experts.
26 % 100 %
20

Le taux de résistance est la proportion des infections qui ne répondent pas aux médicaments généralement utilisés pour les traiter. La croissance de la résistance pourrait être atténuée par une gestion serrée de l’utilisation des antimicrobiens et par un programme continu de recherches sur les stratégies de traitement parallèles.

0 % 40 %
100

Le taux d’incidence est la fréquence à laquelle les infections surviennent. Des mesures efficaces de prévention et de contrôle permettraient de réduire les taux d’incidence. Le taux d’incidence de base utilisée est la moyenne constatée en 2018 (2 600 par 100 000 personnes).

D’ici à 2050, la RAM pourrait réduire le PIB annuel du Canada de G

Taux de résistance global en 2018
Taux de résistance probable en 2050 selon les prévisions du comité d’experts.
26 % 100 %
20

The resistance rate refers to the proportion of infections that don’t respond to the drugs generally used to treat them. Rising resistance could be mitigated by careful stewardship of antimicrobial use and ongoing research into alternative treatment strategies.

0 % 40 %
100

Le taux d’incidence est la fréquence à laquelle les infections surviennent. Des mesures efficaces de prévention et de contrôle permettraient de réduire les taux d’incidence. Le taux d’incidence de base utilisée est la moyenne constatée en 2018 (2 600 par 100 000 personnes).

Comité d'experts

Comité d’experts sur les incidences socioéconomiques potentielles de la résistance aux antimicrobiens au Canada