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Définition des compétences en STGM

Le Conseil des académies canadiennes a publié Assemblages requis : Compétences en STGM et productivité économique du Canada le 30 avril 2015. Ce rapport évalue en profondeur la mesure dans laquelle le Canada est prêt pour satisfaire la future demande en compétences en STGM. Le comité d’experts s’est d’ailleurs penché sur la façon de définir le mieux les compétences en STGM, qui est un important sujet de discussion publique. Vous trouverez ci-dessous les réponses à trois questions qui offrent un certain éclairage sur la façon dont le comité a interprété les compétences en STGM et sur la manière dont d’autres compétences complètent et renforcent la capacité en STGM.

1)    Que sont les compétences en STGM? Comment le comité d’experts en est-il arrivé à cette définition?

Il existe de nombreuses définitions des compétences en STGM, dont aucune n’est universellement acceptée. Cependant, le comité d’experts les a définies comme « l’ensemble des connaissances, des compétences et des capacités fondamentales généralement utilisées ou acquises dans le milieu des STGM ou acquises dans les champs et programmes d’études des STGM. Dans ce contexte, les compétences regroupent ce que les économistes du travail appellent les « compétences, connaissances, habiletés et aptitudes ».

Dans cette définition globale, le comité a conceptualisé les compétences en STGM de trois différentes manières. Tout d’abord les compétences fondamentales en STGM, comme la capacité de raisonnement, les aptitudes en mathématiques, la résolution de problème et l’aisance technologique. Ces compétences nécessaires à la littératie en STGM sont inculquées dès la petite enfance et jusqu’au niveau secondaire. Elles servent de base aux compétences pratiques en STGM, généralement associées à la formation technique, aux métiers et à l’apprentissage professionnel et aux diplômes et certificats en STGM. Elles comprennent la connaissance des principes scientifiques établis et la façon de les appliquer à des tâches ou à des rôles professionnels donnés. Enfin, les compétences avancées en STGM incluent la familiarité avec les méthodes scientifiques, la définition de concepts et la formation spécialisée dans une discipline des STGM, et sont associées aux études universitaires de premier cycle et de cycles supérieurs. Les compétences pratiques et avancées se complètent mutuellement.

Aux fins d’analyse des données, le comité a aussi adopté une classification des champs d’études des STGM élaborée par Statistique Canada. Selon cette définition, les STGM « comprennent les champs qui repoussent les frontières des connaissances en sciences, en technologies, en génie et en mathématiques ». Il s’agit généralement des champs « des STGM fondamentaux » utilisés dans d’autres rapports. Cela n’inclut cependant pas les domaines qui utilisent les données et les capacités découlant des sciences, des technologies, du génie et des mathématiques ou ceux des soins de santé et des sciences sociales.

Ces définitions conceptuelles et tirées des données sont quelque peu reliées, mais traduisent des aspects différents des compétences en STGM déterminantes. S’il peut être difficile de mesurer les types de compétences principalement conceptuelles pour les individus et les populations, il peut être plus facile d’analyser les données sur les champs et les niveaux d’études.

2)    Pourquoi le rapport est-il axé sur les compétences en STGM? Qu’en est-il de la contribution des sciences sociales et humaines?

Le comité d’experts admet que d’autres types de compétences et de connaissances doivent être associés aux compétences en STGM pour l’innovation et la croissance économique, comme l’esprit d’entreprise, les arts et la conception créative. De nombreuses voix se sont d’ailleurs élevées pour inclure les arts dans la discussion sur les compétences essentielles à l’innovation, créant le sigle STGAM. Les compétences acquises et utilisées dans les arts, les sciences sociales et les sciences humaines sont importantes et utiles. Dans ses analyses, le comité a d’ailleurs subdivisé les domaines « non STGM » pour fournir des comparaisons utiles avec les groupes des STGM de Statistique Canada. De plus, il a exploré des compétences complémentaires, comme l’esprit d’équipe, le leadership et les habiletés en communication dans son évaluation.

Toutefois, ce rapport est axé précisément sur les champs essentiels des sciences, des technologies, du génie, des mathématiques et des sciences informatiques qui contribuent à l’innovation par la production de connaissances et le développement technologique, conformément à la classification élaborée par Statistique Canada. De plus, aux fins d’analyse, une définition trop large peut nuire à son utilité et semer la confusion.

3)    Qu’en est-il des gens doués en mathématiques ou en programmation informatique, par exemple, mais qui n’ont pas de qualification officielle en STGM? Le comité les a-t-il considérés?

Le comité d’experts en a tenu compte dans l’évaluation globale de son mandat, mais ces personnes ne sont pas prises en compte dans les données sur lesquelles il s’est appuyé. Bien que les chercheurs et les décideurs soient généralement plus intéressés par les compétences en STGM proprement dites, les données relatives au domaine de l’éducation sont plus facilement accessibles. Elles sont souvent utilisées comme mesure de substitution des compétences en STGM. Autrement dit, ces données sont souvent employées comme indicateurs généraux des types de compétences en STGM disponibles à l’échelle de l’individu ou de la population.

Chaque système de classification a ses limites et ses inconvénients, selon le contexte et la façon dont il est utilisé. Le système de classification dont s’est servi le comité ne regroupe certainement pas toutes les compétences en STGM que possède la population canadienne ou tous les champs qui utilisent ou qui appliquent une forme quelconque de compétences ou de connaissances en STGM. Par exemple, bien que l’architecture ne soit pas considérée comme un champ fondamental des STGM, elle exige la mise en pratique des principes du génie et de la conception technique et d’autres compétences pratiques en STGM. Néanmoins, l’approche suivie par le comité révèle des indicateurs pertinents de l’apport des diplômés dans un champ fondamental des STGM.

En conclusion, les compétences en STGM sont nécessaires pour de nombreux types d’innovation et pour la productivité et la croissance, mais elles ne sont pas suffisantes. D’autres compétences, comme le leadership, la créativité, la faculté d’adaptation et l’esprit d’entreprise, peuvent être requises pour maximiser l’impact des habiletés en STGM. Étant donné l’incertitude inhérente à l’avenir, une des manières les plus efficaces et stratégiques de se préparer à long terme est de faire en sorte que les Canadiens disposent d’une solide base de compétences fondamentales qui permettent une main-d’œuvre agile et flexible. Dans l’idéal, l’exposition à de telles compétences s’effectuerait au niveau préscolaire.