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Obstacles Auxquels Font Face Les Voyageurs Âgés

Les longues files d’attente, la mauvaise signalisation et les annonces confuses aux haut-parleurs peuvent être une nuisance pour n’importe quel voyageur. Mais pour les aînés, elles constituent de gros obstacles au voyage, qu’ils aient à traverser le pays en train ou à prendre l’autocar pour rendre visite à leur famille. La demande pour un système de transport inclusif qui répond aux besoins uniques et variés de ce groupe démographique de plus en plus important ne va faire que croître.

Notre rapport  de 2017, Favoriser la mobilité des aînés canadiens, examine les principaux obstacles actuellement rencontrés par les voyageurs âgés et étudie les solutions innovantes et technologiques permettant d’adapter le système de transport canadien pour qu’il réponde aux besoins à venir, ainsi que les pratiques qui dépassent la simple technologie.

Le comité d’experts a adopté l’utilisation des personas pour représenter les voyageurs âgés et les obstacles à l’usage du système de transport canadien auxquels ils font face. Quatre personas ont été créées : Charlotte et François (Québec, 84 et 86 ans), Yumi (Colombie-Britannique, 73 ans), Patrick (Alberta, 65 ans) et Marie (Nouvelle-Écosse, 89 ans). Chacune d’elles illustre les obstacles et les sujets d’inquiétude courants chez les aînés, comme la mobilité, les revenus ou le manque de familiarité avec les nouvelles technologies.

Lisez notre rapport afin de découvrir toutes les personas.

Suivez le parcours de Yumi :

Yumi (73 ans) est une Canadienne d’origine japonaise divorcée, qui a immigré en Colombie-Britannique en 1972 avec son mari. Après son divorce, l’argent s’est fait rare; femme au foyer élevant sa fille, Misato, le seul emploi qu’elle put alors trouver fut un poste de caissière au salaire minimum. Yumi vit à present seule dans un petit appartement à Burnaby.

Misato habite à Seattle avec son mari et son fils. Maintenant que ce dernier est grand, Misato et sa famille ont de nombreuses activités la fin de semaine et ont rarement l’occasion de rendre visite à Yumi. Ils manquent à Yumi et comme celle-ci dispose de l’équivalent de deux semaines de vacances inutilisées, elle envisage de se rendre à Seattle par le train pour la première fois.

Plusieurs aspects du voyage inquiètent Yumi :

  • Comment parviendra-t-elle à planifier le voyage et à voyager seule? Elle n’est jamais allée à la gare et devra prendre l’autobus pour s’y rendre.
  • A-t-elle les moyens de s’offrir un billet de train? Pourra-t-elle apporter de la nourriture à bord du train pour ne pas avoir à acheter un repas coûteux?
  • Comment avertira-t-elle Misato à son arrivée? Est-ce que le téléphone cellulaire prépayé que Misato lui a donné fonctionnera en dehors du Canada?

Maintenant qu’elle a fixé ses dates de voyage, Yumi est déterminée à apprendre comment se rendre à Seattle toute seule. Elle téléphone au service à la clientèle pour obtenir des indications sur l’autobus se rendant à la gare de Vancouver et apprend qu’un autobus peut la déposer directement en face de la gare, où elle espère pouvoir se renseigner sur le voyage en train.

Le lendemain, Yumi prend l’autobus et débarque à la gare, et se sent légèrement dépassée par sa taille. Une jeune femme portant un gilet vert s’approche d’elle et lui demande si elle a besoin d’aide. Apprenant que c’est la première fois que Yumi prend le train, la bénévole l’accompagne au guichet. Le préposé aux billets répond à toutes ses questions, y compris celles portant sur les aliments interdits à la frontière et cherche le tarif le plus bas pour ses dates de préférence. Yumi a le plaisir d’apprendre que l’aller-retour est moins cher que ce qu’elle craignait, grâce à un rabais pour les aînés et au fait qu’elle peut voyager en dehors des heures de pointe. Elle achète un billet pour dans deux semaines et demande un siège côté fenêtre et près du compartiment à bagages. L’agent l’informe que son billet lui donne droit à un aller-retour gratuit en autobus entre son domicile et la gare les jours de son voyage. Il relie le numéro de téléphone cellulaire de Misato au billet de train de Yumi, afin que Misato reçoive un message texte l’avertissant du statut du train de Yumi et de son heure d’arrivée. Yumi est soulagée, car elle n’aura pas à utiliser son téléphone cellulaire aux États-Unis. L’agent lui remet son billet ainsi que plusieurs feuillets présentant les lignes directrices pour les bagages et un petit guide sur le passage de la frontière. Il indique le numéro du train sur le billet et le grand tableau électronique sur lequel elle pourra vérifier le numéro du quai. Alors qu’elle se rend à l’arrêt d’autobus, Yumi remarque les grands panneaux indiquant les numéros de quai et quitte la gare en se sentant confiante quant à son voyage.

Le jour du départ, Yumi prend l’autobus jusqu’à la gare. En entrant dans l’édifice, elle se dirige directement vers le tableau électronique pour vérifier le numéro de quai de son train. Elle voit que le train partira du quai nº 3 et suit les indications pour se rendre aux quais. Sur le quai nº 3, elle aperçoit le train sur lequel est indiqué « Seattle »; Yumi sort alors son billet et monte à bord. Un membre du personnel balaye le billet et l’aide à repérer son siège. Yumi est heureuse que l’embarquement s’effectue de plain-pied, car elle n’a alors pas besoin d’aide pour apporter sa valise jusqu’au compartiment à bagages. Durant le voyage, qu’elle trouve agréable, elle mange le repas qu’elle a empaqueté tout en admirant le paysage et comme elle est bien préparée, le contrôle à la frontière se passe parfaitement. À l’arrivée à Seattle, Yumi récupère sa valise, quitte le train et suit les autres passagers vers la sortie, où elle voit un panneau indiquant l’aire de ramassage. Alors qu’elle s’approche, elle a la joie de repérer Misato sortant de sa voiture pour venir à sa rencontre.