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Pleins feux sur l’évaluation des risques pour la santé des animaux

L’accroissement du commerce mondial et de la migration, l’augmentation de la densité de population et les changements climatiques ont un effet sur la nature des risques liés aux maladies animales et à la santé humaine. La vitesse à laquelle surviennent ces changements, l’interdépendance grandissante entre autant de risques et de conséquences, de même que les répercussions possibles des stratégies d’atténuation rendent le processus d’évaluation et de gestion des risques de plus en plus complexe.

Pour mieux comprendre ces défis sans cesse changeants qui caractérisent le XXIe siècle, le Conseil des académies canadiennes (CAC) a réuni un groupe de 12 éminents experts pour discuter des moyens que pourrait adopter le Canada pour rester à la fine pointe des pratiques d’évaluation des risques pour la santé des animaux, afin de protéger la santé des animaux, des personnes, de l’environnement et de l’économie.

En 2009, le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire a demandé au Conseil des académies canadiennes (CAC) de former un comité d’experts afin de se pencher, pour l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), sur la question suivante : Quels sont l’état et l’étendue des techniques d’évaluation des risques dans le domaine des sciences de la santé des animaux, concernant particulièrement les risques pouvant affecter la santé humaine?

Le comité d’experts a examiné les évaluations des risques effectuées par l’ACIA, l’Agence de la santé publique du Canada, ainsi que d’autres organisations. Il a aussi distribué des questionnaires afin d’examiner quelle était, au Canada, la capacité au chapitre de la connaissance. Finalement, le comité d’experts a mené des entrevues auprès de représentants du gouvernement, de l’industrie et du milieu universitaire.

Le résultat de ce travail, le rapport Des animaux en santé, un Canada en santé, lancé le 22 septembre, fournit de l’information basée sur des données probantes pour appuyer l’ACIA et d’autres organisations d’évaluation des risques alors qu’elles réfléchissent à l’avenir des politiques et des pratiques d’évaluation des risques.

« Le bien-être des animaux, des humains et l’environnement dans lequel nous vivons sont liés de plusieurs façons. Lorsqu’un de ces éléments est à risque, les autres sont aussi affectés », explique le Dr Alastair Cribb, doyen de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Calgary et président du comité d’experts. « Ces liens sont devenus très clairs au cours de la dernière décennie, alors que le Canada et d’autres pays ont dû composer avec le SRAS, l’ESB ou la grippe A (H1N1), pour ne nommer que ces maladies. Après avoir examiné l’ensemble des preuves, le comité d’experts a établi qu’au Canada, bien que l’évaluation des risques repose sur une solide base de connaissance et d’expertise, les pratiques d’évaluation des risques pourraient être améliorées au moyen d’une approche plus intégrée. »

À la suite d’un examen approfondi des données, le comité d’experts en est venu à la conclusion que l’utilisation du modèle intégré multidimensionnel, dans le cadre d’une évaluation des risques pour la santé des animaux, offre une valeur ajoutée en ce qui a trait à la prise de décision.

Le mot « intégré » fait référence à la prise en compte d’une vaste gamme de conséquences, concernant particulièrement la santé des animaux, la santé humaine et l’environnement. Actuellement, les pratiques d’évaluation des risques examinent seulement la probabilité de survenue d’un risque et la gravité de ses conséquences directes. Par conséquent, l’approche multidimensionnelle va au-delà de la reconnaissance des signes et des dangers d’un incident potentiel lié à la santé des animaux, en prenant en considération une vaste gamme de conséquences directes (p. ex., les pertes commerciales) et indirectes (p. ex., leur impact économique sur les collectivités), en les documentant de façon exhaustive et en évaluant les décisions de gestion, le tout, pour éclairer le travail futur dans ce domaine.

Le comité d’experts estime aussi que si le Canada veut rester à la fine pointe de l’évaluation des risques pour la santé des animaux, de nombreuses opérations doivent être améliorées, notamment : consolider les capacités sur le plan de l’expertise et de la connaissance; prendre en considération une gamme plus importante de conséquences d’incidents liés à la santé des animaux; améliorer la communication entre les évaluateurs des risques, les gestionnaires et les parties prenantes; assurer une plus grande transparence du processus de prise de décision; et mettre de côté des ressources en prévision d’évaluations futures.