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Pleins feux sur… la télémédecine

Le Dr Michael Humer, chirurgien thoracique établi en Colombie-Britannique centrale, dessert une clientèle âgée vivant dans une vaste région peu peuplée. Son plus grand défi consiste à fournir des services de santé de qualité à ses patients en dépit de leur éloignement. La solution qu’il a trouvée est la télémédecine.

Lors d’une consultation « télémédicale » typique, le patient se trouve à un endroit donné et au moins un spécialiste se trouve à un autre endroit, tous reliés par caméras et ordinateurs. Pour le patient, cela suppose une visite à la clinique locale, où une personne responsable de la coordination, habituellement une infirmière, s’occupe de l’aspect technique des interactions. Des instruments spécialisés rendent possible l’évaluation efficace des patients via la transmission d’images, d’enregistrements et d’autres outils diagnostiques.

Le Dr Humer estime qu’approximativement 30 % de ses patients bénéficient régulièrement de services télémédicaux. En offrant aux patients un lieu de proximité permettant d’avoir plus facilement accès au système, la télémédecine réduit le fardeau financier, physique et psychologique des personnes qui devraient autrement se déplacer sur de longues distances pour rencontrer des professionnels de la santé.

Le concept sous-tendant la télémédecine semble tout à fait élémentaire, mais ce type de coordination et de partage des informations constitue pourtant une innovation majeure. Ce système intégré permet d’améliorer l’efficacité des consultations et de réduire les erreurs de diagnostic. C’est pourquoi il peut être utile non seulement aux personnes vivant en régions éloignées, mais également à tous ceux qui doivent consulter plusieurs fournisseurs de soins de santé.

Dans plusieurs régions du Canada, des dossiers de santé et médicaux électroniques sont créés actuellement dans le cadre de l’utilisation des services télémédicaux ou en parallèle avec ceux-ci. Ces dossiers permettent aux médecins de famille, aux spécialistes et aux autres professionnels de la santé d’avoir accès à certaines informations pertinentes sur les antécédents médicaux des patients.

Par exemple, il peut parfois être difficile pour les médecins traitants de savoir quels médicaments utilise un patient et de quelles allergies il souffre. Il en revient aux patients de fournir leurs antécédents médicaux complets, ce qui peut constituer une tâche particulièrement ardue pour les aînés. En centralisant et en rendant ces informations accessibles, on peut en pratique éliminer les mauvaises interactions ou la duplication de services, à condition que les dossiers soient bien tenus. Cela pourrait donner lieu à des économies pour l’ensemble du système de santé, à une diminution des risques d’erreurs médicales et à une amélioration des soins donnés aux patients.

L’autre avantage résultant de la communication accrue qu’offre la télémédecine est la possibilité de collaborer. Des spécialistes examinant une radiographie peuvent consulter d’autres spécialistes se trouvant à des endroits différents concernant le diagnostic à établir. Des spécialistes des troubles de la parole que les patients voyaient en personne en se rendant à leurs cliniques peuvent maintenant communiquer avec des travailleurs de première ligne locaux. Ensemble, ils peuvent créer des plans de traitement coordonnés, plutôt que de laisser aux patients la responsabilité de communiquer avec précision les informations transmises par leur spécialiste à leur praticien de première ligne.

Les questions de protection des renseignements personnels, de sécurité et de confidentialité constituent, bien entendu, une préoccupation pour les patients comme pour les médecins. Bien qu’on suppose que les dossiers, les images associées et les autres documents nécessaires aux diagnostics sont en sûreté, ces questions doivent être résolues de manière plus adéquate avant que l’on puisse appliquer à plus grande échelle l’utilisation d’un système de soins de santé électronique/télémédical intégré. Plusieurs obstacles doivent encore être surmontés. Il s’agit de trouver un équilibre entre les avantages de la coordination et les exigences de sécurité posées par un système intégré afin d’améliorer les soins de santé au Canada dans un avenir pas trop lointain.