Il est bien connu que dans le Nord du Canada, l’insécurité alimentaire constitue un problème sérieux qui affecte la santé et le bien-être des habitants, et que cela a des conséquences pour le Canada en général. Même si l’insécurité alimentaire n’est pas un problème nouveau, les manières dont elle se manifeste dans le Nord du Canada sont très contemporaines. Les processus de colonisation et de dépossession environnementale, les modifications rapides et parfois imprévisibles de l’environnement, les transitions économiques et la pauvreté matérielle, l’évolution de la démographie, de même que les défis logistiques actuels, font partie des facteurs qui façonnent cette version moderne de l’insécurité alimentaire.
En 2014, le CAC a publié La sécurité alimentaire des populations autochtones dans le Nord du Canada. Le rapport aborde les aspects variés de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages et collectivités des Premières Nations, des Inuits et des Métis dans le Nord du Canada. Le rapport rend compte des différents degrés d’insécurité alimentaire, examine les effets de divers facteurs sur la sécurité alimentaire et décrit les répercussions des rapides transitions sociales, environnementales et économiques.
Au-delà du prix des aliments, la sécurité alimentaire est un problème complexe de santé et de bien-être qui exige de multiples solutions. Le comité a choisi d’adopter une approche holistique de la sécurité alimentaire chez les Autochtones du Nord. Ce cadre conceptuel centré sur les populations présente les nombreux facteurs qui influent sur la vie dans le Nord. Par exemple, les changements environnementaux constituent une menace précise pour les sources d’aliments traditionnels dans le Nord, parce qu’ils affectent l’abondance et la disponibilité des espèces sauvages, l’accès sécuritaire des humains aux aliments traditionnels, de même que la salubrité et la qualité des aliments. Les changements environnementaux touchent aussi la logistique des aliments commercialisés. Même si le transport peut être facilité dans certains cas, des cycles moins prévisibles de gel et de dégel de la glace de mer peuvent affecter l’accès aux ports, et la fonte du pergélisol peut nuire aux infrastructures aéroportuaires et à la sûreté des routes de glace.
Le comité a conclu que des solutions durables exigent la collaboration et la participation soutenue de ceux qui sont les plus affectés par l’insécurité alimentaire : les populations qui vivent dans le Nord.
Bien que publié en 2014, le rapport offre aux décideurs un point de départ holistique de discussion et de résolution de problèmes. Ce rapport présente aussi des données et des options pour les chercheurs et les collectivités engagés dans des actions locales.