Un nouveau rapport de comité d’experts publié aujourd’hui par le Conseil des académies canadiennes (CAC) dresse le tout dernier bilan du Canada en matière de recherche fondamentale, de recherche appliquée et développement expérimental et de recherche-développement (R-D) industrielle. Il examine également la relation entre ces travaux de recherche et la création de richesse et la prospérité grâce à l’innovation.
Le rapport note que si le Canada bénéficie d’une population extrêmement instruite, est un grand contributeur mondial de recherche et possède des points forts dans d’importants domaines de recherche, il est devancé par plusieurs pays en ce qui a trait à l’investissement dans la R-D, ce qui menace la prospérité du pays.
L’investissement dans la R-D en proportion du PIB y a constamment baissé depuis 2001. Le Canada se situe à présent bien au-dessous de la moyenne de l’OCDE et se classe au 33e rang parmi 40 pays selon un indicateur des dépenses des entreprises de R-D, qui tient compte de l’ampleur, de l’intensité et de la croissance. Le problème le plus urgent est la faiblesse des dépenses de R-D dans l’industrie, mais la croissance des dépenses de R-D du gouvernement et du secteur de l’enseignement supérieur y est à présent moindre que dans les autres grands pays.
Si le Canada est un pays fortement innovant et possède une solide base de recherche et des communautés florissantes d’entreprises technologiques en démarrage, de sérieux obstacles — comme une carence de compétences en gestion, le manque de l’expérience nécessaire pour développer proportionnellement les entreprises et les acquisitions étrangères d’entreprises de haute technologie — empêchent souvent de traduire l’innovation en création de richesse. Il en résulte une insuffisance d’entreprises technologiques en démarrage qui se développent proportionnellement et la perte des bénéfices économiques et sociaux associés. Cette situation risque de créer un cercle vicieux dans lequel les entreprises fructueuses chercheront des occasions de croissance ailleurs devant l’absence au Canada des habiletés et de l’expérience essentielles pour les guider dans les périodes de rapide expansion.
Le comité d’experts a constaté qu’en dépit d’une performance généralement mauvaise, le Canada possède des niches appréciables de points forts de la R-D industrielle, en particulier en services de R-D scientifique, en conception de systèmes informatiques, en fabrication de matériel de communication et en fabrication de produits aérospatiaux et de leurs pièces.
En ce qui concerne la production, l’impact et la force globale de la recherche, le Canada continue à afficher un excellent rendement. Entre 2009 et 2014, il a produit 3,8 % des publications de recherche mondiales et occupait le neuvième rang en la matière. Il a conservé son statut international selon les mesures de l’impact, se maintenant au sixième rang parmi les pays pairs.
Les points forts de la recherche canadienne sont : médecine clinique, santé publique et soins de santé, psychologie et sciences cognitives, philosophie et théologie et arts visuels et arts de la scène. La recherche canadienne est comparativement moins spécialisée et moins estimée dans des champs essentiels des sciences naturelles et du génie.
Le CAC documente les forces et les faiblesses du Canada en science et technologie et en recherche-développement dans divers rapports depuis 2006. Cette toute dernière étude présente les données actuelles et une analyse d’experts nécessaires à des discussions cruciales sur les points forts et les points faibles de la recherche canadienne et sur la future prospérité du pays.
Citations
« On croit souvent à tort que le Canada n’est pas bon en innovation. En fait, c’est une nation fortement innovante, mais de sérieux obstacles empêchent la traduction de nos innovations en création de richesse importante et durable. »
-Max Blouw, Ph. D., président du comité d’experts
« Ce rapport dresse un constat semblable et familier : le Canada a de nombreuses raisons d’être fier et dispose de chercheurs de renom dans de nombreux domaines de connaissances, mais les autres pays ne restent pas inactifs et le Canada devra en prendre note lorsqu’il déterminera la meilleure façon d’agir. »
-Eric M. Meslin, Ph. D., MACSS, président-directeur général du Conseil des académies canadiennes
Autres faits essentiels
Pour obtenir de plus amples renseignements, prière de s’adresser à :
Samantha Rae Ayoub
Directrice des communications et des publications
Conseil des académies canadiennes
samantha.rae@scienceadvice.ca
613 567-5000 poste 256