6 décembre 2022

Solutions climatiques basées sur la nature

Le comité d’experts sur le potentiel des puits de carbone au Canada

Sommaire

En tant que signataire de l’Accord de Paris, le gouvernement du Canada s’est engagé à réduire d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 % par rapport aux niveaux de 2005. La Loi concernant la transparence et la responsabilité du Canada dans le cadre de ses efforts pour atteindre la carboneutralité engage même le pays à atteindre des émissions nettes nulles à l’horizon 2050. Or, les solutions climatiques basées sur la nature (SCBN) peuvent aider le gouvernement fédéral à respecter ses engagements en matière d’atténuation des changements climatiques en augmentant intentionnellement la séquestration du carbone ou en réduisant les émissions provenant des systèmes naturels.

Une part importante du carbone planétaire est en effet emmagasinée dans les vastes paysages écologiquement diversifiés du Canada, qu’il s’agisse des milieux humides, des forêts, des prairies et des terres cultivées, de même que dans les zones côtières marines. Parallèlement, le développement et les changements d’utilisation des terres sont à même de dégrader les stocks naturels de carbone, entraînant ainsi la libération GES supplémentaires. Le maintien de l’intégrité de ces stocks de carbone et la gestion active des écosystèmes connexes pour réduire les émissions de GES pourraient ainsi contribuer aux efforts de lutte contre les changements climatiques.

Le rapport intitulé Solutions climatiques basées sur la nature donne un aperçu du potentiel d’atténuation des puits de carbone naturels du Canada. Il aborde notamment l’importance mondiale des puits de carbone canadiens; les options permettant de renforcer la séquestration du carbone ou de réduire les émissions dans divers écosystèmes; ainsi que les cobénéfices potentiels comme les obstacles à la mise en œuvre des SCBN au Canada. Enfin, il explore en quoi les peuples autochtones sont des partenaires clés dans les initiatives de séquestration du carbone au pays.

Le commanditaire :

Environnement et Changement climatique Canada

La question :

Dans quelle mesure les solutions fondées sur la nature peuvent-elles aider à atteindre les objectifs de réduction des GES du Canada en améliorant les capacités de séquestration et de stockage du carbone et en réduisant les émissions dans des zones aménagées et non aménagées (p. ex., zones humides, systèmes agricoles et forestiers, zones de bois récolté, et comme carbone bleu [en mer]), et en tenant compte des grands impacts climatiques autres que les émissions de CO2 qui peuvent être estimés de façon fiable (p. ex., les émissions de GES autres que le CO2, l’albédo et les aérosols)?

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Au Canada comme ailleurs dans le monde, les SCBN font l’objet d’études portant sur leur potentiel de réduction des GES atmosphériques en améliorant la séquestration du carbone et/ou en réduisant les émissions. Toutefois, pour atteindre de tels objectifs, il est nécessaire de mieux comprendre comment la protection, la restauration et la gestion des écosystèmes peuvent améliorer la séquestration des GES.

Constatations du rapport

  • Affectées par les réponses des écosystèmes à un climat changeant, les SCBN peuvent générer des effets climatiques supplémentaires et recèlent des potentiels d’atténuation qui opèrent sur des échelles de temps différentes.
  • Les estimations nationales du potentiel d’atténuation des SCBN au Canada sont fondées sur des données probantes limitées et restent très incertaines.
  • La mise en œuvre réussie des SCBN jouerait un rôle de soutien dans l’atteinte des objectifs de réduction des GES du Canada, mais elle devrait compléter des politiques strictes de réduction des GES dans tous les secteurs.
  • Les SCBN en contexte forestier, agricole, prairial et tourbier présentent le potentiel national d’atténuation des GES le plus élevé au cours des trois prochaines décennies.
  • La vulnérabilité des stocks de carbone du Canada représente un passif important sur le plan des changements climatiques qui pourrait facilement contrecarrer tout potentiel d’atténuation relevé.
  • L’autodétermination des Autochtones est une condition préalable et un catalyseur pour la mise en œuvre, l’adoption et le déploiement à long terme des SCBN.
  • L’évaluation complète du potentiel des puits de carbone doit tenir compte des aspects politiques et socioéconomiques liés à la faisabilité et au coût de la mise en œuvre.
  • Une surveillance accrue des SCBN est nécessaire pour réaliser pleinement leur potentiel.
  • La mise en œuvre élargie de multiples SCBN au Canada peut être souhaitable en raison de leurs cobénéfices, même sans séquestration additionnelle du carbone.
  • Une meilleure compréhension de la valeur des cobénéfices, soutenue par les politiques publiques, peut aider à réduire les compromis perçus en lien avec le marché.
  • Les obstacles comportementaux sont des éléments importants, mais qui comportent une bonne part d’incertitude lorsqu’il s’agit de déterminer la faisabilité des SCBN.
  • L’application des SCBN peut contribuer à réduire les risques d’augmentation des émissions de GES provenant des écosystèmes canadiens, ces risques menaçant la planète et constituant à ce titre un passif pour la réussite de l’atténuation des changements climatiques à l’échelle du monde.

Comité d'experts

Le comité d’experts sur le potentiel des puits de carbone au Canada